Numéro |
Thérapie
Volume 61, Numéro 1, Janvier-Février 2006
|
|
---|---|---|
Page(s) | 49 - 55 | |
Section | Pharmacovigilance/Pharmacovigilance | |
DOI | https://doi.org/10.2515/therapie:2006014 | |
Publié en ligne | 26 janvier 2007 |
Détournement d'usage du clonazépam (Rivotril) : tendances récentes
Misuse of Clonazepam (Rivotril): Recent Trends
1
CEIP de Marseille (PACA-Corse, Centre Associé), Fédération de Pharmacologie et de Toxicologie, CHU Timone, Marseille, France
2
CEIP de Marseille (PACA-Corse, Centre Associé), Laboratoire de Santé Publique, Faculté de Médecine, Marseille, France
3
Service de Pharmacologie Clinique, CHU Timone, Marseille, France
4
Direction Régionale du Service Médicale de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur et Corse (CNAMTS), Marseille, France
Auteur de correspondance : joelle.micallef@ap-hm.fr
De récentes observations suggèrent l'existence d'un détournement du clonazépam. Afin de déterminer l'importance de cette pratique et les caractéristiques des consommateurs, une étude a été réalisée à partir des bases de données de l'Assurance Maladie de Provence-Alpes-Côte-d'Azur et Corse. Les assurés ayant eu un remboursement de clonazépam entre le 1er janvier et le 15 février 2001 ont été inclus, soit 9381 sujets. Leurs délivrances ont été suivies pendant 9 mois. Un sous-groupe de 1,5 pour cent de sujets ayant un comportement déviant a été identifié et comparé au sous-groupe non déviant. Les sujets déviants sont plus jeunes et à prédominance masculine. La posologie de clonazépam est élevée (10,8 mg/j versus 2,1 mg/j), avec une proportion plus importante de benzodiazépines et de buprénorphine haut dosage associées. Le nombre de délivrances est plus élevé (19,4 versus 5,9), comme le nombre de médecins (4,5 versus 1,5) et de pharmacies (5,9 versus 1,3). Cette étude pharmaco-épidémiologique apporte des arguments supplémentaires en faveur du potentiel d'abus et de dépendance du clonazépam et du besoin de renforcer sa surveillance. Ces informations nécessitent d'être relayées auprès des professionnels de santé.
Abstract
Recent observations suggest the existence of clonazepam abuse. In order to determine the importance of this practice and the characteristics of these consumers, a study has been carried out, based on data from the Provence-Alpes-Côte-d'Azur and Corsica health reimbursement system. Individuals from these regions affiliated to the French health reimbursement system, who have had a prescription of clonazepam reimbursed between January 1, 2001 and February 15, 2001, have been selected. The deliveries have been monitored over a 9 month-period. 9381 subjects have been selected. A sub-group of 1.5 per cent subjects with a deviant behaviour has been identified by factorial analysis and has been compared to the sub-group without deviant behaviour. The subjects with deviant behaviour are younger and mostly male. The dosage of clonazepam is higher (10.8 mg per day versus 2.1 mg per day) with a significantly higher proportion of benzodiazepine and high-dose buprenorphine. The number of deliveries is higher (19.4 versus 5.9) as well as the number of different physicians (4.5 versus 1.5) and pharmacies (5.9 versus 1.3). This study provides some arguments in favor of the potential of abuse and dependence of clonazepam and the necessity to reinforce its monitoring. This information requires to be relayed to health professionals.
Mots clés : clonazépam / abus de médicaments / pharmaco-épidémiologie
Key words: clonazepam / substance abuse / pharmacoepidemiology
© Société Française de Pharmacologie, 2006