Numéro |
Thérapie
Volume 58, Numéro 5, Septembre-Octobre 2003
Septième Séminaire Annuel en Pharmacologie Expérimentale et Clinique, 28-30 novembre 2002
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Page(s) | 425 - 430 | |
Section | Bonnes Pratiques/Good Practices | |
DOI | https://doi.org/10.2515/therapie:2003069 | |
Publié en ligne | 1 mars 2007 |
Impacts de la nouvelle réglementation du flunitrazépam sur la consommation d'hypnotiques
Is Hypnotic Use Influenced by Legislation?
1
CEIP CHRU Hôtel-Dieu, Nantes, France
2
Service médical La Roche-sur-Yon, La Roche-sur-Yon, France
Reçu :
16
Janvier
2003
Accepté :
24
Juin
2003
L'usage détourné du flunitrazépam a conduit l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) à soumettre cette molécule au régime des stupéfiants. Nous avons identifié dans la base de données de la Caisse Primaire d'Assurance Maladie (CPAM) de La Roche-sur-Yon, 738 patients qui ont reçu au moins une délivrance de spécialité à base de flunitrazépam en janvier 2001 et avons suivi leur consommation d'hypnotiques pendant 8 mois. Soixante-neuf pour cent des patients ont remplacé le flunitrazépam par un autre médicament sans changement ultérieur. Le résultat le plus surprenant de notre étude est que près de la moitié des patients de notre cohorte a cessé de consommer des hypnotiques au cours des 8 mois de suivi. Plusieurs hypothèses peuvent rendre compte du phénomène observé, mais il semblerait que certains consommateurs aient mis à profit (ou subi) le changement de législation pour arrêter leur consommation d'hypnotiques.
Abstract
The frequent misuse of flunitrazepam has led the French drug agency (Afssaps [Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé]) to subject this agent to the regulatory regime for drugs known to produce dependency; this drug may now be prescribed for no more than 14 days, is available only on an “ordonnance sécurisée” (prescribing and dispensing subject to stupefacient regulations), and pharmacists must dispense no more than 7 days' supply. We identified, in a French medical-care database, 738 patients who had received at least one flunitrazepam prescription in January 2001, and monitored the hypnotics delivered to this cohort over a period of 8 months. Sixty-nine percent of the patients had replaced flunitrazepam by another hypnotic without any further change. The most surprising result of our survey was the discovery that nearly half of the selected patients stopped using hypnotics during the review period. Although many hypotheses can be offered to account for this phenomenon, it seems that many consumers halted their consumption of flunitrazepam as a result of the new regulatory regime.
Mots clés : flunitrazépam / hypnotiques / pharmaco-épidémiologie / mésusage / pharmacodépendance
Key words: flunitrazepam / hypnotics / pharmacoepidemiology / misuse / dependence
© Société Française de Pharmacologie, 2003