Numéro |
Therapie
Volume 66, Numéro 5, Septembre-Octobre 2011
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Page(s) | 421 - 429 | |
Section | Pharmacovigilance / Pharmacovigilance | |
DOI | https://doi.org/10.2515/therapie/2011051 | |
Publié en ligne | 27 octobre 2011 |
Pharmacovigilance
Consommation de jus de pamplemousse et risque d’interactions médicamenteuses : étude transversale dans un service d’urgences médicales
Grapefruit Consumption and Food-Drug Interaction Hazard
1
Service des Urgences, CHU Hôtel-Dieu, Nantes, France
2
EA 3826, Unité de Thérapeutique, Université de
Nantes, France
3
Pôle d’Information Médicale, d’Évaluation et de Santé Publique
(PIMESP), CHU Saint-Jacques, Nantes, France
4
Service de Pharmacie, Centre Hospitalier de la Région
d’Annecy, Annecy,
France
5
Service de Pharmacologie Clinique, CHU Hôtel-Dieu,
Nantes,
France
6
EA 3696, Unité de Pharmaco-épidémiologie, Service de Pharmacologie
Clinique, Faculté de Médecine, Université de Toulouse-UPS,
Toulouse,
France
7
Medqual, Centre d’information et de ressources pour le bon usage
des médicaments, CHU Saint-Jacques, Nantes, France
Correspondance et offprints : Lucien Roulet, Service
de Pharmacologie et Toxicologie Cliniques, Hôpitaux Universitaires de Genève, Rue
Gabrielle-Perret-Gentil 4 - 1211 Genève 14, Suisse. E-mail :
lucien.roulet@gmail.com
Reçu :
28
Septembre
2010
Accepté :
28
Mars
2011
Objectif. Évaluer la prévalence de la consommation de pamplemousse chez les patients admis dans un service d’urgences médicales et l’impact potentiel de cette consommation sur le risque d’interactions médicamenteuses. Méthodes. Étude observationnelle transversale réalisée au deuxième semestre 2009. L’analyse des données recueillies a notamment recherché les principaux médicaments connus pour être à risque d’interaction avec le pamplemousse et la présence éventuelle d’un événement iatrogène médicamenteux. Résultats. Parmi 162 patients interrogés, 59 (36 %) rapportaient une consommation de pamplemousse (toutes formes et fréquences confondues) et 11 (7 %) présentaient une prescription à risque d’interaction médicamenteuse. Aucun événement iatrogène médicamenteux imputable à une interaction avec le pamplemousse n’a été identifié. Les inhibiteurs calciques et les inhibiteurs de l’HMG-coA-réductase ont été les médicaments à risque d’interaction les plus souvent retrouvés. Conclusion. Les prescriptions à risque d’interaction avec le pamplemousse restent fréquentes et impliquent des classes médicamenteuses couramment utilisées mais semblent avoir peu de conséquences cliniques.
Abstract
Objective. To estimate the prevalence of grapefruit consumption in patients admitted to a tertiary care emergency department (ED) and its potential impact on the risk of fruit-drug interaction. Methods. Observational cross-sectional study conducted in a medical ED between July and December 2009. Data analysis searched for the main drugs which can dramatically interact with grapefruit and for adverse drug events (ADEs). Among the 162 patients who were interviewed, 59 (36%) reported grapefruit consumption (regardless form or frequency) and 11 (7%) were prescribed a treatment with a risk of fruit-drug interaction. No ADE could be related to an interaction with grapefruit. Calcium channel blockers and HMG-coA-reductase inhibitors mostly accounted for drugs at risk of interaction in grapefruit consumers. Conclusion. These results give evidence of the sizeable risk of grapefruit-drug interaction in the prescriptions of patients admitted to a medical ED, with a high proportion of commonly used medicines but poor clinical consequences.
Mots clés : Citrus paradisi / service médical d’urgence / interactions aliments-médicaments / toxicité médicamenteuse / pharmacologie clinique
Key words: Citrus paradisi / emergency medical services / food-drug interactions / drug toxicity / pharmacology clinical
© 2011 Société Française de Pharmacologie et de Thérapeutique