Numéro |
Thérapie
Volume 59, Numéro 1, Janvier-Février 2004
7ème Congrès de la Société Française de Pharmacologie – 24èmes Journées de la Pharmacovigilance, Lille 14-16 avril 2003 (première partie)
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Page(s) | 105 - 112 | |
Section | Pharmacovigilance/Pharmacovigilance | |
DOI | https://doi.org/10.2515/therapie:2004021 | |
Publié en ligne | 1 mars 2007 |
Les syndromes parkinsoniens médicamenteux
Drug-Induced Parkinsonism
1
CPCET et Pharmacologie Clinique, Institut de Neurosciences Physiologiques et Cognitives, Faculté de Médecine, FRE 2109 CNRS-Université de la Méditerranée, Assistance Publique Hôpitaux de Marseille, Hôpital de la Timone, Marseille, France
2
Service de Pharmacologie Clinique, Centre Midi-Pyrénées de Pharmacovigilance, de Pharmacoépidémiologie et d'Informations sur le Médicament, Faculté de Médecine, Toulouse, France
Reçu :
28
Juillet
2003
Accepté :
5
Décembre
2003
Le syndrome parkinsonien (SP) est un syndrome moteur, défini par la présence d'une akinésie, associée à au moins un des symptômes suivants : rigidité extrapyramidale, tremblement de repos ou instabilité posturale. Son origine médicamenteuse doit toujours être évoquée devant l'apparition ou l'aggravation du SP chez un patient prenant un traitement. En effet, c'est la cause la plus fréquente des SP secondaires. De nombreux traitements peuvent induire ou aggraver un SP. Les principaux médicaments impliqués sont les antipsychotiques et autres neuroleptiques (jusqu'à deux tiers des étiologies médicamenteuses), et les inhibiteurs calciques. Le risque de syndrome parkinsonien iatrogène (SPI) est pour les antipsychotiques souvent dose-dépendant et proportionnel au niveau d'occupation des récepteurs dopaminergiques D2 au niveau striatal. Ce risque est moindre pour les antipsychotiques de seconde génération par rapport aux neuroleptiques classiques. Parmi les autres traitements, plus rarement mis en cause, on retrouve les antidépresseurs sérotoninergiques ou tricycliques, le lithium, l'acide valproïque, et d'autres traitements pour lesquels le mécanisme d'action reste incertain. S'il existe cliniquement des différences entre le SP médicamenteux et la maladie de Parkinson idiopathique (MPI), le principal critère d'imputabilité est chronologique : la régression des symptômes à l'arrêt du traitement, observée dans 40–74 % des cas, survient dans un délai très variable, en moyenne de 3 mois. Néanmoins, la persistance des troubles malgré l'arrêt du traitement doit faire évoquer une autre étiologie, notamment une MPI révélée par le traitement, ce qui est le cas pour 15 % des patients.
Abstract
Parkinsonism is defined by the association of akinesia with one of the following symptoms: extrapyramidal rigidity, tremor at rest, or postural instability. A drug-induced aetiology must always be suspected when parkinsonian symptoms appear, or increase in a patient receiving drug treatment. Indeed drug-induced is the more frequent aetiology of secondary parkinsonism. The main treatments involved are antipsychotic and other neuroleptic drugs (accounting for up to two-thirds of drug-induced parkinsonism), and calcium-channel entry blockers. The risk associated with antipsychotics is often dose dependent and related to dopamine D2 striatal receptor occupancy induced by the antipsychotic drug. This risk is inferior for the second generation antipsychotics. The other treatments more rarely involved are antidepressants (tricyclic and selective serotonin reuptake inhibitors), lithium, valproic acid, and others. The main criterium for imputability is chronological, regression of symptoms being observed in 40–74% of cases, after a mean delay of 3 months from cessation of treatment. However, 15% of cases persist after drug withdrawal, leading to a diagnosis of underlying idiopathic Parkinson's disease.
Mots clés : syndrome parkinsonien / iatrogénie / pharmacovigilance
Key words: parkinsonism / drug-induced / pharmacovigilance
© Société Française de Pharmacologie, 2004