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Therapie
Volume 66, Numéro 6, Novembre-Décembre 2011
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Page(s) | 507 - 516 | |
Section | Suivi thérapeutique pharmacologique / Therapeutic Drug Monitoring | |
DOI | https://doi.org/10.2515/therapie/2011071 | |
Publié en ligne | 21 décembre 2011 |
Suivi thérapeutique pharmacologique de la quinine
Laboratoire de Pharmacologie Biologique,
CHU Pontchaillou, Rennes, France
Correspondance et offprints : Marie-Clémence
Verdier, Laboratoire de Pharmacologie Biologique, CHU Pontchaillou, 2 rue Henri
Le Guilloux, 35033 Rennes, France.
E-mail : marie-clemence.verdier@univ-rennes1.fr
Received: 30 November 2010
Accepted: 10 June 2011
Quinine is an antimalarial agent whose main mechanism of action on Plasmodium is to inhibit the transformation of toxic haem to polymeric non-toxic haemozoin. After oral and intramuscular administration, quinine is well absorbed, with peak plasma concentration reached in 1 to 3 hours. The pharmacokinetic of quinine differs depending on the severity of the disease: the volume of distribution and the clearance decrease proportionally to the infection, while the half-life increases. Plasma concentrations are approximately 50% higher in patients in the acute phase than in convalescence. Quinine is metabolized primarily by CYP3A4, implying changing the dosage when combined with inhibitors or inducers of CYP. The efficacy of quinine has been proved for residual concentrations above 5 mg/L (15 μmol/L) throughout the duration of treatment. Some side effects are concentration-dependent and a concentration of 20 mg/L (60 μmol/L) is considered as the threshold for toxicity. The 2007 consensus conference of the French Language Infectious Diseases Society calls for daily monitoring of plasma concentrations during the first 3 days of treatment targeting a trough concentration between 10 and 12 mg/L (30−36 μmol/L). For this compound, the level of evidence of the interest of therapeutic drug monitoring has been evaluated and the latter is recommended.
Résumé
La quinine est un antipaludéen dont le mécanisme d’action principal sur le Plasmodium est l’inhibition de la transformation de l’hème en hémozoïne, pigment non toxique pour le parasite. Après administration orale ou intramusculaire, la quinine est bien absorbée avec une concentration maximale atteinte en 1 à 3 heures. Quelle que soit la voie d’administration, les concentrations plasmatiques obtenues sont relativement variables d’un patient à l’autre. De plus, la pharmacocinétique de la quinine varie selon la sévérité de la maladie : le volume de distribution et la clairance diminuent proportionnellement à la sévérité de l’infection, alors que le temps de demi-vie augmente. Les concentrations plasmatiques sont donc environ 50 % supérieures chez le malade en phase aiguë que chez le convalescent. La quinine est métabolisée essentiellement par le CYP3A4, ce qui implique des adaptations de posologie nécessaires en cas d’association aux inhibiteurs ou inducteurs de ce CYP. L’efficacité de la quinine a été prouvée pour des concentrations résiduelles supérieures à 5 mg/L (15 μmol/L). Certains effets indésirables sont concentration-dépendants, et une concentration de 20 mg/L (60 μmol/L) est considérée comme le seuil de toxicité. Les recommandations nationales préconisent un contrôle quotidien des concentrations plasmatiques pendant les 3 premiers jours de traitement, avec une quininémie résiduelle cible entre 10 et 12 mg/L (30−36 μmol/L). Pour cette molécule, le niveau de preuve de l’intérêt de la surveillance thérapeutique pharmacologique a été évalué à « recommandé ».
Key words: quinine / therapeutic drug monitoring
Mots clés : quinine / suivi thérapeutique pharmacologique
© 2011 Société Française de Pharmacologie et de Thérapeutique