Un exemple d’évaluation de l’abus et de la dépendance en addictovigilance : à propos du tramadol

¹ Centre d’Évaluation et d’Information sur la Pharmacodépendance, Centre d’Addictovigilance, Service de Pharmacologie Clinique, Hôpitaux de Toulouse, France
² Pharmacoépidémiologie, UMR1027 INSERM - Université de Toulouse III, France
³ Centre d’Évaluation et d’Information sur la Pharmacodépendance, Centre d’Addictovigilance, Département de Pharmacologie, CHU de Bordeaux, France

Correspondance et offprints : Anne Roussin, CEIP-Addictovigilance, Service de Pharmacologie Clinique, Faculté de Médecine, 37 allées Jules Guesde, 31000 Toulouse, France. E-mail : anne.roussin@univ-tlse3.fr

Reçu : 2 Octobre 2014
Accepté : 21 Novembre 2014

Résumé

L’objectif de cet article est de présenter l’évaluation du potentiel d’abus et de dépendance d’un médicament à partir des différentes sources de données pharmacoépidémiologiques utilisées par le réseau français des Centres d’Évaluation et d’Information sur la Pharmacodépendance-Addictovigilance (CEIP-A), en prenant l’exemple du tramadol. La confrontation des données de notification spontanée, d’enquêtes menées auprès de populations spécifiques ou encore d’évaluation d’indicateurs de détournement d’usage ne met pas en évidence un problème majeur d’abus et de dépendance au tramadol sur le plan de la santé publique, mais souligne l’importance de faire attention au signal. L’exemple de l’addictovigilance du tramadol illustre l’intérêt de confronter les résultats obtenus à partir de différentes sources validées. La mise en œuvre répétée de programmes observationnels de l’abus et de la dépendance à des médicaments psychoactifs représente une aide importante aux autorités de santé pour définir la teneur des informations à délivrer, voire la prise de décisions réglementaires pour réduire ces usages problématiques.