Numéro |
Therapie
Volume 67, Numéro 5, Septembre-Octobre 2012
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Page(s) | 437 - 445 | |
Section | Addictovigilance / Addictovigilance | |
DOI | https://doi.org/10.2515/therapie/2012064 | |
Publié en ligne | 18 décembre 2012 |
Les CAARUD, lieux privilégiés d’émergence de signaux pour l’addictovigilance
Harm Reduction Centers (“CAARUD”): Privileged Places for Warning Signal Detection in Addictovigilance
1
Centre d’Addictovigilance de Marseille, Pharmacologie clinique, Hôpitaux de
la Timone, Assistance Publique Hôpitaux de Marseille,
Marseille,
France
2
Centre d’Addictovigilance de Marseille (centre associé), Laboratoire de
Santé publique, Faculté de Médecine, EA3279, Aix-Marseille Université,
Marseille,
France
3
Aix-Marseille Université, CNRS UMR 7289 Institut de Neurosciences
Timone,
Marseille,
France
4 Centres d’Évaluation et d’Information sur la
Pharmacodépendance et d’Addictovigilance (CEIP-Addictovigilance), situés à Bordeaux, Caen,
Clermont-Ferrand, Grenoble, Lille, Lyon, Marseille, Montpellier, Nancy, Nantes, Paris,
Poitiers et Toulouse, France
www.addictovigilance.fr
Reçu : 21 Mai 2012
Accepté : 4 Juillet 2012
Cette étude a pour objectif de décrire le profil et les consommations des sujets pharmacodépendants fréquentant les centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogue (CAARUD ; 156 sujets inclus dans 7 centres) inclus dans l’enquête 2010 du programme OPPIDUM du réseau français des centres d’addictovigilance, en les comparant à ceux des sujets inclus en centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA ; 3 549 sujets inclus dans 80 centres). Les sujets inclus en CAARUD sont plus jeunes, plus précaires, consomment davantage de drogues illicites et de médicaments connus pour être détournées (méthylphénidate, morphine, kétamine…). Ils consomment en proportion moins de traitements de substitution aux opiacés, moins d’antipsychotiques et d’antidépresseurs. Les modalités d’obtention et de consommation sont également différentes (plus d’obtentions illégales et de consommations par voie intraveineuse [IV] en CAARUD, moins de recours à la voie nasale).
Les CAARUD constituent un milieu d’observation privilégié de l’abus, de la pharmacodépendance ou du détournement de médicaments, et d’émergence de signaux.
Abstract
This study aims to describe profile and consumptions of subjects suffering a substance use disorder recruited in harm reduction centers (HRC, French “CAARUD”, 156 included subjects in 7 centers) for the 2010 OPPIDUM survey, performed by the French CEIP-Addictovigilance network, in order to compare them to subjects included in ambulatory care centers (ACC, French “CSAPA”, 3549 subjects included in 80 centers).
Subjects recruited in HRC are younger and more precarious; they consume more illicit drugs, and prescription drugs known to be diverted (methylphenidate, morphine, ketamine,…). They consume less opiate maintenance treatment, antidepressants and psychotics. Obtaining and consumption modalities are also different (more illegal acquisitions for prescription drugs, more intravenous route use and less nasal route use in HRC).
HRC are privileged places for watching substance use disorder (abuse, dependence) or prescription drugs diversions, and for early warning signal detection in addictovigilance.
Mots clés : troubles liés à une substance / addictovigilance / CAARUD / CSAPA
Key words: substance use disorders / addictovigilance / harm reduction centers / ambulatory care centers
© 2012 Société Française de Pharmacologie et de Thérapeutique