Numéro |
Therapie
Volume 68, Numéro 6, Novembre-Décembre 2013
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Page(s) | 385 - 392 | |
Section | Addictovigilance/Addictovigilance | |
DOI | https://doi.org/10.2515/therapie/2013066 | |
Publié en ligne | 20 décembre 2013 |
Opioïdes forts dans le traitement des douleurs chroniques non cancéreuses : analyse rétrospective de patients pris en charge pour un sevrage*
Opioid Therapy for Chronic Noncancer Pain: Retrospective Analysis of Patients Hospitalized for Withdrawal
1 Département de Pharmacologie médicale
et Toxicologie, Centre d’Addictovigilance, Hôpital Lapeyronie, CHRU Montpellier,
UM1, Montpellier, France
2 Centre d’Évaluation et de Traitement
de la Douleur (CETD), Hôpital Saint-Éloi, CHRU Montpellier,
UM1, Montpellier, France
Correspondance et offprints : Hélène Peyrière, Département de
Pharmacologie médicale et Toxicologie, Hôpital Lapeyronie, 191 avenue
du Doyen Gaston Giraud, 34295 Montpellier Cedex 5, France.
E-mail : h-peyriere@chu-montpellier.fr
Reçu :
14
Juin
2013
Accepté :
5
Septembre
2013
Objectif. Le traitement des douleurs chroniques non-cancéreuses (DCNC) n’est pas une indication validée pour tous les opioïdes forts et peut exposer les patients à un rapport bénéfice/risque défavorable. L’objectif de cette étude a été d’évaluer la prise en charge des patients hospitalisés au centre d’évaluation et de traitement de la douleur (CETD) pour sevrage aux opioïdes forts. Méthode. Il s’agit d’une étude descriptive rétrospective. Le dossier médical de chaque patient hospitalisé a été consulté afin de relever les données pertinentes (données démographiques, traitements à l’entrée et à la sortie de l’hospitalisation, comorbidités, échelle d’évaluation de la douleur). Résultats. Au cours de l’étude (3 ans), 53 patients (64 % de femmes), d’âge médian 52 ans, ont été inclus. Les douleurs décrites étaient principalement des douleurs lombaires ou cervicales (40 %). La morphine (43 %) et le fentanyl (42 %) étaient les molécules les plus utilisées. À l’admission, 62 % des patients présentaient un état dépressif. En sortie d’hospitalisation, le sevrage était total pour 18 patients (34 %) et la douleur avait disparu pour 19 % d’entre eux. Conclusion. Dans cette étude, 57 % des patients recevaient à l’admission un opioïde fort autre que la morphine, dans le traitement de DCNC. La prise en charge globale proposée par le CETD a permis un sevrage total ou partiel chez 94 % des patients hospitalisés.
Abstract
Objective. The prescription of opioids for the treatment of chronic non-cancer pain (CNCP) is not recommended for all of them, and can expose the patients to a benefit/risk ratio unfavorable. The objective of this study was to evaluate the management of patients hospitalized at the centre for evaluation and treatment of pain for opioid withdrawal, their outcome during hospitalization. Method. This is a retrospective descriptive study. The medical record of each patient was consulted to identify relevant data (demographics, treatments at the entrance and discharge of hospitalization, comorbidities, rating scale of pain). Results. During the study period (3 years), 53 patients (64% of women), with a median age of 52 years, were included. Pain was mainly back pain and neck pain (52%). Morphine (43%) and fentanyl (42%) were the most frequently used opioids. At admission, 62% of patients had a depressive state. At hospital discharge, withdrawal was total in 18 patients (34%) and a total improvement of pain was observed for 19% of them. Conclusion. In this study, 57% of patients received, at admission to hospital, an opioid other than morphine in the treatment of CNCP. The management of pain offered by the pain clinic led to a total or partial opioid withdrawal in 94% of patients.
Mots clés : opioïdes fort / mésusage / sevrage / douleur chronique non cancéreuse
Key words: analgesics / opioid / prescription drug misuse / withdrawal / chronic non-cancer pain
Les données de ce travail intitulé « Management of opioid withdrawal: retrospective study in a cohort of chronic non-cancer pain patients » ont été présentées en communication affichée + présentation orale courte au congrès de physiologie, de pharmacologie et de thérapeutique, 4-6 avril 2012, Dijon, France (prix d’Addictovigilance).
© 2013 Société Française de Pharmacologie et de Thérapeutique