Numéro |
Therapie
Volume 68, Numéro 6, Novembre-Décembre 2013
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Page(s) | 361 - 368 | |
Section | Pharmacovigilance/Pharmacovigilance | |
DOI | https://doi.org/10.2515/therapie/2013061 | |
Publié en ligne | 20 décembre 2013 |
Étude de l’allergie croisée entre les différents inhibiteurs de la pompe à protons
Study of Cross Reactivity between Proton Pump Inhibitors
Laboratoire de Pharmacologie, Faculté de Médecine,
Sfax,
Tunisie
Correspondance et offprints : Hanen Affes, Laboratoire de Pharmacologie,
Faculté de Médecine de Sfax, Avenue Majida Boulila, 3029 Sfax, Tunisie.
E-mail : affeshanen13@yahoo.fr
Reçu :
30
Mai
2013
Accepté :
21
Octobre
2013
Bien que des réactions allergiques aux inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) aient été décrites par certains auteurs, la présence de réactions croisées entre les différentes molécules est un sujet de discussion. Le but de notre travail est d’analyser tous les cas de réactions cutanées allergiques aux IPP notifiés au service régional de pharmacovigilance de Sfax durant une période de 12 ans allant du mois d’août 2000 au mois de juillet 2012 et d’évaluer la possibilité de réactions croisées entre les différentes molécules de cette classe. Une enquête de pharmacovigilance a été réalisée pour chaque cas selon la méthode française d'imputabilité. Nous avons convoqué ensuite, tous les patients qui ont développé une réaction allergique à un IPP avec une imputabilité plausible ou vraisemblable. Un patch-test à toute les molécules a été réalisé afin d’étudier la possibilité d’allergie croisée entre les IPP. Trente-sept patients ont développé des réactions cutanées aux IPP durant une période de 12 ans, avec un total de 1 172 toxidermies, soit 3 % du total des toxidermies rapportées au centre de pharmacovigilance de Sfax. La toxidermie la plus fréquemment observée était l’éruption maculo-papuleuse (19 cas soit 51 %), suivie de l’urticaire dans 9 cas (24 %). L’oméprazole était l’IPP le plus incriminé (dans 31 cas soit 83,78 %). La prise ultérieure du lansoprazole a été faite chez 5 patients ayant développé une allergie à l’oméprazole et s’est déroulée sans incidents. Les patch-tests ont été réalisés chez 6 patients ayant développé une réaction cutanée à l’oméprazole. La lecture de ces tests à 72 h a été positive à l’oméprazole dans tout les cas, et négatifs au lansoprazole dans 5 cas. Dans un tiers des cas, le lansoprazole a été une bonne alternative en cas d’allergie à l’oméprazole, à l’ésoméprazole ou au pantoprazole. Dans 1 cas, nous avons contre-indiqué tous les IPP. Dans les autres cas, une surveillance s’imposera lors de l’utilisation ultérieure du lansoprazole.
Abstract
Although rare, anaphylactic reactions induced by PPIs have been reported. The presence of cross-reactivity between different members of the group is not clear. We analyzed all cases of allergic skin reactions to PPIs notified in regional pharmacovigilance center of Sfax during a 12 years period and assessed the possibility of cross-reactions between different molecules of this class. An enquiry of pharmacovigilance was conducted for each case according to the French imputation method. We called then, all patients who developed an allergic reaction to a PPI with a plausible or credible imputation. A patch test to all the molecules was carried out to study the possibility of cross-reactivity between PPIs. Thirty-seven patients have developed skin disease, with a total of 1 172 cutaneous adverse effects (3%) notified in our regional pharmacovigilance center. The skin disease most frequently observed was maculopapular rash (19 cases or 51%), followed by urticaria in 9 cases (24%). The omeprazole was the most implicated in the genesis of these adverse events (in 31 cases: 83.78%). Lansoprazole was administered to 5 patients having allergy to omeprazole with good tolerance. Patch tests were realized for6 patients having allergy to omeprazole. They were positive with omeprazole at 72 h in all cases and negative with lansoprazole in 5 cases. In one third of cases, lansoprazole was a good alternative at patients developing allergy to omeprazole, esomeprazole or pantoprazole. In one case we have contraindicated all PPIs. In the other cases we have preconized surveillance for the use of lansoprazole.
Mots clés : effet indésirable / inhibiteurs de la pompe à protons / réactions croisées
Key words: adverse effect / proton pump inhibitors / cross reactivity
© 2013 Société Française de Pharmacologie et de Thérapeutique