Numéro |
Therapie
Volume 67, Numéro 3, Mai-Juin 2012
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Page(s) | 213 - 221 | |
Section | Études de prescription / Prescription Studies | |
DOI | https://doi.org/10.2515/therapie/2012026 | |
Publié en ligne | 9 août 2012 |
Peut-on prescrire des psychostimulants chez un étudiant sain ? Exemple d’un cas clinique
Neuroenhancement in Healthy Subject? A French Case Study
1
Pôle de Psychiatrie « Solaris », Centre Hospitalier Universitaire
de Sainte-Marguerite, Marseille, France
2
Laboratoire de Neurosciences Cognitives (LNC), UMR CNRS 7291, 31
Aix-Marseille Université, Site St
Charles, Marseille,
France
3
Laboratoire de Santé publique Évaluation des Systèmes de Soins et
Santé perçue, Université de la Méditerranée - EA 3279 - Faculté de
Médecine, Marseille,
France
Correspondance et offprints : Jean-Arthur
Micoulaud-Franchi, Pôle de Psychiatrie « Solaris », Centre Hospitalier
Universitaire de Sainte-Marguerite, 270 bd de Sainte-Marguerite, 13009 Marseille, France.
E-mail : jarthur.micoulaud@gmail.com
Reçu :
28
Juillet
2011
Accepté :
6
Mars
2012
Le neuroenhancement est un concept anglo-saxon qui concerne la prise de psychotropes psychostimulants par des sujets sains en dehors d’une indication médicale établie ou d’un contexte festif, afin d’obtenir une amélioration éventuelle du fonctionnement mental et cérébral. En 2009, devant l’augmentation aux États-Unis des demandes de neuroenhancement, l’Association américaine de neurologie a publié des recommandations pratiques déclarant qu’« il est éthiquement acceptable de prescrire des neuroenhancers » si un certain nombre de conditions est respecté. Nous présentons ces conditions éthiques et psychopharmacologiques (« le principe de la courbe en U inversé » des performances cognitives en fonction des taux de catécholamines et « le principe de compromis » de l’amélioration cognitive) à travers un cas clinique de prescription de méthylphénidate chez un étudiant en médecine de 24 ans et sans pathologie, préparant l’examen classant national. Nous discutons ensuite le contexte éthique anglo-saxon dans lequel se situent ces recommandations.
Abstract
Neuroenhancement is an anglo-saxon concept concerning the use of stimulating psychotropic drugs by healthy subjects, outside any established medical indication or festive setting, to achieve an improvement of their mental functioning. In 2009, because of increasing requests for neuroenhancement in USA, the American Association of Neurology has published practical recommendations stating that “it is ethically permissible to prescribe medications for neuroenhancement” if a number of conditions is met. We present these ethical and psychopharmacological conditions (“the inverted U-Shape principle” in which cognitive performance is related to catecholamine levels and “the trade-off principle” to cognitive enhancement) through a clinical case of methylphenidate prescription in a healthy 24 years old medical student, preparing for the “examen classant national» (the French national ranking before postgraduate education). We then discuss anglo-saxon ethical context in which these recommendations have been proposed.
Mots clés : médicaments sur ordonnance / santé mentale / méthylphénidate / avancées biomédicales / éthique clinique
Key words: prescription drugs / mental health / methylphenidate / biomedical enhancements / clinical ethics
© 2012 Société Française de Pharmacologie et de Thérapeutique