Numéro |
Thérapie
Volume 58, Numéro 4, Juillet-Août 2003
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Page(s) | 317 - 325 | |
Section | Thérapeutique/Therapeutics | |
DOI | https://doi.org/10.2515/therapie:2003049 | |
Publié en ligne | 1 mars 2007 |
Prise en charge d'une crise migraineuse rebelle chez l'adulte
Management of Intractable Migraine in Adults
Service de Médecine Interne et Centre Migraine et Céphalées, Hôpital Mourier, Colombes, France
Reçu :
1
Août
2002
Accepté :
1
Avril
2003
La prise en charge d'une migraine rebelle, c'est-à-dire réfractaire aux traitements habituels n'est pas standardisée actuellement. Le premier problème aux urgences est d'éliminer une pathologie céphalalgique grave non migraineuse avant d'affirmer la migraine. Le second sera de rechercher les facteurs responsables du caractère rebelle de la crise notamment une prise inadéquate des thérapeutiques : trop faible dose, inadéquation du traitement avec l'intensité, retard du traitement. Des exemples de traitements classiques inadaptés sont présentés pour les quatre principales thérapeutiques prises per os : antalgiques simples, anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), dérivés de l'ergot de seigle et triptans. En cas de migraine réfractaire à ces médications, les principaux produits utilisés lors de l'urgence le sont par voie injectable : propacétamol, acétylsalicylate de lysine (aspirine), AINS, néfopam. Selon les pays, les produits employés sont souvent différents. Ainsi, l'utilisation des morphinomimétiques, des phénothiazines et des corticoïdes est plus large aux Etats-Unis. Dans les pays en voie de développement, le métamizole est encore largement utilisé. Les auteurs rappellent les modes d'administration et les effets indésirables de toutes ces substances. Ils présentent enfin le traitement de l'état de mal migraineux. D'une manière générale, les triptans sont actuellement sous-utilisés aux urgences. Cette revue confirme la nécessité d'essais contrôlés du traitement de la migraine aux urgences pour développer un consensus thérapeutique international.
Abstract
The management of intractable migraine is not yet standardised. The first point in the emergency department is to eliminate severe cephalalgic non-migrainous disease, then to confirm the diagnosis of migraine. The second point is to determine trigger factors responsible for the refractory migraine – principally inadequate therapy, such as too low a dosage, inadequate treatment compared with intensity, and delayed treatment. Examples of inadequate classical treatments are presented for the following four main oral therapies: a nonsteroidal anti-inflammatory drug (NSAID), analgesics, ergot derivatives, and triptans. When these drugs are ineffective, the following are used via injections: propacetamol, aspirin (lysine acetylsalicylate), injectable NSAIDs, and nefopam. These products differ from country-to-country. For example, morphinomimetics, phenothiazines and corticosteroids are widely prescribed in the US, while metamizole (dipyrone) is preferred in developing countries. The authors describe the different modes of administration and the adverse effects of the substances. Finally, they describe the treatment of status migrainosus. Globally, triptans are underused in emergency departments. This review confirms the need for controlled trials of treatments for migraine in emergency departments in order to develop an international therapeutic consensus.
Mots clés : migraine rebelle / migraine réfractaire / état de mal migraineux
Key words: intractable migraine / status migrainosus
© Société Française de Pharmacologie, 2003